Réforme pénale: Christiane Taubira revisite les pruneaux d'Agen

Publié le par fomagistrats

Après l'arbitrage qui l'a opposé au ministre de l'Intérieur fin août, et qu'elle estime avoir gagné, la Garde des Sceaux a consulté de nombreaux intervenants du monde judiciaire au sujet de la réforme pénale. Elle l'a fait sans leur communiquer (en tout  cas s'agissant de notre organisation), le texte qu'elle entendait promouvoir , ni l'étude d'impact idoine et dans la plus grande fébrilité.

La réunion à l'Elysée n'était pas terminée que déjà la nécessité de se pencher sur les arbitrages à peine annoncée se faisait urgente . Dans le même temps le Premier Ministre indiquait pour sa part qu'il n'y avait aucune nécessité à voir examiner la future réforme pénale à bref délais.

Mais la Garde des Sceaux ne l'entendait pas de cette oreille (un peu comme Michel Mercier qui feignait la surdité dans les moments difficiles de son ministère...), et en fait ne l'entendait pas du tout. Elle a considéré qu'une inscription rapide de la réforme pénale au calendrier parlementaire était indispensable, même après la prise de position du chef de gouvernement. Dont acte.

Mercredi 11 septembre au sortir du conseil des ministres, le ministre des relations avec le Parlement confirmait l'analyse du Premier Ministre: pas d'inscription du texte arbitré avant la campagne des élections municipales.

C'est alors que le 12 septembre, visiblement plus remontée qu'un demi de mélée, la ministre depuis Agen ou elle était en déplacement (rappelons qu'Agen est le siège de l'école qui forme les personnels pénitentiaires, l'ENAP, l'Ecole Nationale de l'Administration Penitentiaire),  a fermement maintenu son point de vue sur la nécessité d'un vote rapide au Parlement, et en tout état de cause, d'un vote avant les prochaines élections municipales de 2014.

Cette prise de position n'a pour l'instant amené aucune "contre-réaction."

Nous restons donc dans l'attente du prochain épisode du feuileton de l'été, puis de l'automne que l'on aurait pu titrer "la réforme pénale aura-t-elle lieu?"

Quel suspens!

Incidemment, cette histoire a fait du bien dans les Bouches-du-Rhône.

Pour une fois qu'un règlement de compte ne se passe pas à Marseille, cet échange de pruneaux, en l'occurence d'Agen,  mérite d'être salué

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