Budget de la Justice: bonneteau à tous les étages

Publié le par fomagistrats

Le budget du ministère de la Justice présenté dans le cadre de la loi de finances 2014 a été marqué par une parfaite continuité avec les pratiques antérieures: près de 140 postes annoncés comme "créés" sont en fait dus à un "redéploiement" d'effectifs consécutif à l'implantaion du logiciel Cassiopée. Le nombre de postes annoncés comme crées, fonctions par fonctions (juge des enfants, juge d'instance etc) est parfois limité à une dizaine (!).

Officiellement, sur l'effectif du corps (7500), il y a 391 postes non pourvus.

A l'horizon 2018, 1000 départs en retraite non compensés sont prévus.

A quoi bon annoncer des créations de postes (au demeurant fictives), dès lors que les effectifs ne sont pas pourvus et qu'il n'est rien fait de sérieux pour commencer à les pourvoir ?

L'illusion technologique est l'un des fondements de la réduction des effectifs aujourd'hui mise en oeuvre. Elle a largement été prônée par Michelle Alliot-Marie  lors de son passage place Vendôme pour ne citer qu'elle.

Elle ne permet absolument pas une réelle amélioration des services. Car les bases fondamentales du métier de magistrat n'ont pas changé depuis la plus haute antiquité: La  prise de connaissance des pièces et leur traitement n'est pas influencée par la manière dont ces pièces sont soumises au juge (papier, courriels etc etc). Le gain éventuel de productivité , à supposer qu'il existe,  peut concerner d'autres métiers (certains aspects du métier de greffier éventuellement), mais pas celui-là.

Ce budget présenté comme en augmentation globale cache en réalité des pans entiers de réduction d'effectifs masqués  par une communication qui se veut habile. Il n'y a pas lieu de s'en réjouir .

 

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